Qui dit nouvelle olympiade, dit nouvelle génération de rameuses et de rameurs, mais aussi retraite sportive pour la génération précédente.
Ce n’est pas avec une certaine nostalgie hier que nous apprenions sur les réseaux sociaux et par la presse que Julien Bahain et Cédric Berrest se retirent du sport de haut niveau. Et ils ne sont pas les seuls. D'autres l'ont fait avec plus ou moins de discrétion depuis quelques mois. Un peu plus de 40% de rameuses et rameurs de 2016 n’apparaissent plus dans la liste des quotas DTN 2017. Combien l’avaient quitté dans l’année qui a précédé les Jeux de Rio, donc plus tôt que ne le prévoyait leur plan de carrière olympique ? Et il est probable que ces derniers l’aient plus mal vécu que ceux qui sont allés au bout.
Comme pour toute carrière professionnelle, une retraite de champion de haut-niveau se prépare. Le plus souvent, s’investir dans le sport passe très souvent avant le reste. La rupture brutale avec cette vie rythmée par les entraînements, les contrôles, les stages, les compétitions, les célébrations, a de fortes chances de mal se passer (dépressions, alcoolisme, drogue,...).
Après quelques semaines de repos mérité, la baisse d’activité physique se paiera par des réactions et des changements physiologiques (besoin d’exercice, prise de poids, …) voire avec un impact psychologique non négligeable. Le changement de rythme pourra laisser une sensation de trou difficile à combler. Le statut particulier du sportif de haut-niveau n’étant plus, il faudra se recréer rapidement un statut social avec des activités qui compenseront le passage dans « l’autre monde »
Contrairement à d'autres nations qui professionnalisent leurs rameuses et leurs rameurs, le sport français dont l’aviron tend vers une politique incitatrice à se construire un futur professionnel au fil de la carrière, ceci au travers du double projet (voir liens ci-après).
Pour preuve, Jérémie Azou ou Franck Solforosi qui partagent (non sans contraintes) leur métier de santé avec une carrière sportive pleine de réussite. Et ils ne sont pas les seuls. D’autres comme Pierre Houin ou Augustin Mouterde (entre autres) poursuivent leurs études, ce qui ne les empêche pas d’accumuler les médailles et les titres. Toutefois, leur mode de vie reste organisé autour de leur vie sportive (entraînements quotidiens, stages, déplacements, …). Et cela se terminera un jour.
Sont-ils tous dans la même situation ? La question se pose depuis toujours, mais avec quelles solutions.
Est-ce que l’on s’est penché sur ceux qui sont « tombés » pendant l’olympiade, ceux qui ont quitté la sélection un soir de régate malheureuse ou de championnat du monde loupé ? Les médaillés ne sont pas les seuls concernés par la situation, bien au contraire. Et comment cela se passe-t-il maintenant pour eux ?
Existe-t-il une commission de suivi de « L’après » et qui fasse en sorte que personne ne soit oublié après avoir rendu de fiers services plusieurs années durant à notre discipline et à nos couleurs ?
Pourquoi les membres de notre Association des Internationaux d'Aviron ne pourraient-ils pas mettre à disposition leurs expériences vécues au fil des olympiades ?
Notre pays pourraient s’enorgueillir, non pas d’être une des meilleurs nations au monde au niveau des médailles, mais d’être l’une des meilleures en matière d’accompagnement et de réussite de nos « sportifs retraités ».
Pour en savoir plus :
Et à l'étranger :
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