COTTON Maurice né le 21 juin 1930
Inscrit à L’ A.U.N Lyon le 19 avril 1945
Champion de France : 2 - en 1954 et 4 - en 1955
1945 : Les trop longues parties de pêche en compagnie de mon père m’impatientent ! Rester sans bouger à suivre du regard un bouchon flottant, alors que passent près de nous des gars en embarcations d’aviron, cela me semble plus tentant. Donner une chance à mon envie de bouger va se présenter et comment !
Dimanche matin d’avril 1945, mon copain d’école primaire Marc Sourdillon* sort de l’église de Caluire. Que fais-tu ? Rien. Viens avec moi à l’Union je vais barrer le huit senior. Dégringolée la montée Castallane, arrivée au « garage » accueilli par Monsieur GUERIN capitaine d’entrainement et je me retrouve avec une demande d’inscription en mains. Retour à la maison où le père signe la demande avec commentaire suivant : mauvaises notes à l’école professionnelle et tu n’y remets pas les pieds !
J’y suis encore à l’Union, devenu l’A.U.N.Lyon depuis. Faire savoir à tous qu’au 59 quaI Clémenceau à Caluire et Cuire on y pratique ce sport magnifique L’AVIRON.
1950 : Membre du conseil d’administration, j’y suis encore ! (ce qui n’est pas bien à mon âge)
1953/1968 : Secrétaire général
1968/2010 : Premier vice président, assure diverses responsabilités au cours de ces quarante deux ans, commission sportive, entretien du matériel enfin responsable des bâtiments (entretien, sécurité etc.)
Treize années de présidence du comité Départemental
Arbitre national.
Responsable de la commission des bassins à la défunte ligue du lyonnais.
Entraineur des équipes minimes de 1980 à 2005.
(*) Marc SOURDILLON champion de France skiff junior 1950 (aujourd'hui décédé).
Je ne rame plus depuis pas mal d’années, ramer en skiff il faut tourner la tête et le cou ne veut pas. Je pratique la randonnée en moyenne montagne en compagnie de mon épouse qui a beaucoup accepté vu mon engagement pour l’AVIRON.
Cet engagement m’a procuré de grandes satisfactions, j’ai connu des amis merveilleux. Le "n’y a qu’à", le "il faut qu’on", "il suffit de", à l’encontre de ceci j’applique toujours cette adorable maxime : les chiens aboient la caravane passe.
1952 : Le père de mon équipier Roger CHARTTON champion de France en 4- en 1955 m’indique une place à prendre d’électro technicien à la Générale des Eaux après concours d’entrée. J’en suis sorti ingénieur.
1954 : Champion de France, Jean SEPHERIADES, directeur de l’équipe nationale, nous invite, Pierre LEVRAT et moi-même à former un quatre barré avec les Bisontins ROUCH et POULAIN, le but : Championnat d’Europe à Amsterdam sur le Boosbann.
Stage préparatoire à Melun au Club Nautique, hébergement dans une structure privée.
Le staff d’encadrement dispose d’une Jeep mise à disposition par le président du club, fabricant de volets et stores de grande renommée. Le véhicule de temps à autre était piloté par Claude Martin qui vient de réussir son permis de conduire.
Sieste obligatoire, je somnole alors qu’une poigne énergique me secoue. Claude Poulain me demande de venir rapidement porter aide à quatre rigolos qui se sont emparés de la fameuse Jeep pour faire une virée dans la forêt alentour. Empruntant une allée forestière, la voiture conduite de mains inexpertes se trouve dans une fâcheuse situation. Glissant petit à petit en direction du bord de la falaise en surplomb de la Seine, les gars ne peuvent la retenir longtemps. Sur le sol saturé d’eau, il pleut beaucoup cette année là, le véhicule si l’on ne peut arrêter la glissade va se retrouver dans le fleuve. Explication donnée alors qu’à plusieurs nous courrons vers le lieu du drame. Ouf, toutes forces réunies nous réussissons à faire reculer la voiture, la sortir du piège. Monsieur CHERRIER fut étonné de nous trouver sous la douche à quinze heures, crépis de boue oblige.
1955 : Equipe de France à nouveau.
Notre embarcation de marque Josserand ne semble pas présenter, bien que neuve, suffisamment de chance aux quatre Lyonnais qui doivent se rendre à Gand aux Championnats d’Europe.
Qu’a cela ne tienne, la S.N.Marne va mettre à notre disposition un "STAMPFLI". C.N.Melun, on équipe des portants le quatre arrivé sur la remorque fédérale, pas tout jeune le quatre sans. Mise à l’eau, embarquement vite fait, équipage paré pour la première sortie.
Bizarre ! Pourquoi la barre que je manœuvre de mon pied droit se trouve dans l’eau ? Le fameux bateau de la Marne fait tellement la banane que le gouvernail se trouve hors de l’eau, inopérant.
Violente colère de Jean SEPHERIADES, le brave père DEMAISON va accomplir l’exploit d’un aller et retour Melun- Lyon récupérer "Marie Jeanne" notre Josserand et de la ramener sur le toit de sa Simca Aronde. Celle-ci équipée d’un véritable échafaudage de pièces de bois fournies, équipées par notre charpentier de président Monsieur MESCOTES. Nous n’irons pas en finale battus par la Suède de moins de 3 secondes. Notre "Josserand" rendait, parait-il, 6 à 8 secondes au bateau de fabrication Suisse.
Regrets toujours vivaces aujourd'hui... Au sujet du TH3, je pense que la pratique de l’aviron en équipage développe l’esprit de compétition et dans la vie celui-ci sera présent. Donc préparation à affronter les aléas professionnels ou familiaux. Développement de l’esprit d’équipe, savoir partager les succès comme les défaites sans vedettariat. Enfin conseiller les jeunes je ne sais si je le peux. Les conditions de vie ont tellement changé depuis, cependant, je pense que la volonté soutient le travail rien que le travail même si au bout n’est pas la réussite.
Maurice COTTON
Comments